Patriotes : fragments de vie

Train renversé par des patriotes le 20 août 1914 près de Bruxelles

 

À partir de la mise en service de la ligne électrifiée en 1915, plus de 500 personnes moururent par électrocution ou en raison des tirs des sentinelles. Le contre-espionnage germanique estima que 50.000  Belges mobilisables passèrent pourtant la frontière grâce aux différentes organisations de passeurs.

Attention, danger de mort.

Il a été établi le long de la frontière hollandaise une clôture chargée d’un courant électrique à haute tension. Le fait de toucher cette clôture indiquée par des tableaux avertisseurs entraîne immédiatement la mort ; il en sera de même si l’on touche une personne, un animal ou un objet resté suspendu.

L’on devra veiller à ce que les enfants n’aillent pas sans surveillance à proximité de la clôture. Il est strictement interdit de franchir celle-ci. Les troupes ont reçu l’ordre de faire usage de leurs armes sans avis.

 

 

TURNHOUT, 1916 : ARRETE POUR AVOIR RESISTE. Henri VAN R. est né à Anderlecht le 3 février 1899. Il est célibataire et y habite. En 1916, il est arrêté à Turnhout. Il est condamné pour fait de résistance, emprisonné et déporté plus de deux ans en Allemagne. Il est reconnu prisonnier politique.

 

 

 

 

FRANCHIR "LE FIL". Henri décide de rejoindre l’armée belge qui se trouve sur la ligne défensive de l’Yzer. Il est arrêté le 9 février 1916, dans un village proche de Turnhout. Il est accompagné de Désiré R. Tous les deux sont jugés et condamnés par le Conseil de Guerre allemand d’Anvers à six mois de prison. Ils sont envoyés à la prison de Turnhout et ensuite au camp de Sennelager. Ils ne sont libérés qu'en novembre 1918.

 

 

 

 

TROIS ANS DANS LES MINES DE FER ET DE SEL. Louis S. est né le 28 mars 1895 à Saint-Gilles. Il est marié avec Félicie B. Ils sont domicilié à Anderlecht. En novembre 1915, Louis tente de passer la frontière. Il est arrêté par des soldats allemands à Lixhe (Visé). Huit jours plus tard, il est déporté en Allemagne. Il y restera trois ans !

Louis est déporté d’abord à Holzminden. Trois mois plus tard, il est envoyé dans le commando de Brünswick. Il est obligé de travailler dans une mine de fer. Il tombe malade et reste six mois à l’infirmerie. Il est ensuite renvoyé pour travailler dans une mine de sel. Malade à nouveau, il retourne à l’infirmerie jusqu’à sa libération, le 9 novembre 1918.

Lors de sa tentative pour passer la frontière, Louis reçoit un coup de feu dans le pied. Au cours de sa détention en Allemagne, il est amputé d’un orteil. Il souffre aussi de bronchite tuberculeuse et de troubles cardiaques. Il ne pourra pas reprendre son travail d’ajusteur pendant trois ans.

 

 

DEUX ANS EN CAMP. Frans K. est un ouvrier diamantaire de 39 ans. Le 1er septembre 1916, il est pris alors qu'il tente de passer la clôture ectrique près de Schooten. Emprisonné à Anvers durant deux mois, il est déporté en Allemagne aux camps de Sennelager et de Münster. Finalement, il revient en Belgique où il est enfermé à la prison de Diest jusque fin octobre 1918.

 

La vie troublée que nous menions depuis longtemps déjà et qui nous conduisit d’ailleurs à cette arrestation nécessitait une suralimentation.

Or la nourriture servie en prison était sans force aucune alors que nous étions encore appelées à subir de longs et dangereux interrogatoires, mon mari nous fit journellement parvenir des diners par les soins d’un restaurateur.

— Marie-Thérèse B.

 

 

MERE ET FILLE. Marie-Thèrèse B. et Simone VP. vivent à Molenbeek. Leur mari et père est négociant en vins. Agées de 48 ans et de 17 ans, elles n'hésitent pas à aider des jeunes gens à rejoindre l’armée en campagne. Toutes deux sont arrêtées le 12 août 1918 et emprisonnées à la prison de Saint-Gilles pour plusieurs mois, sans aucun jugement.

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