Le pays est dévasté d'est en ouest

Maisons en flammes dans un faubourg d'Anvers, 1914

CHOC POST-TRAUMATIQUE. Evelina D. est née le 12 septembre 1855 à Merchtem. En 1914, elle est veuve d'Edouard C., astronome à l’Observatoire Royal de Belgique. Elle a trois garçons et une fille nés entre 1881 et 1887. Elle habite à Steenuffel. Au début de la guerre, Evelina fuit chez sa belle-sœur, à Oordegem.

 

 

 

Le dimanche 6 septembre vers 11h15 du matin, Evelina se promène dans le jardin de la maison familiale. A trois ou quatre cents mètres de la maison, le long de la chaussée de Bruxelles vers Gand, des combats entre Allemands et Belges s’engagent. Un homme est tué sous les yeux d’Evelina. Profondément choquée, Evelina crie et tombe, perdant l'usage de ses jambes. Traumatisée, elle restera paralysée.

 

 

LONDERZEEL 1914 : ABATTU SANS RAISON. L'agriculteur Pierre V. est né à Londerzeel le 5 mars 1859. Il se marie en 1888 avec Anne-Catherine V. Ils sont domiciliés à Wolvertem et ont quatre enfants, dont une fillette mineure. Le 13 septembre 1914, Pierre est tué sans raison, dans les champs, à un quart d'heure de chez lui. A l’annonce du décès de son mari, Anne-Catherine est atteinte d’une attaque nerveuse violente. Elle perd l’appétit, ce qui provoque une anémie sévère qui dure plus d’un an.

Pierre est tué sans motif, ni provocation, par des soldats allemands du 52e régiment d’infanterie. Une mauvaise rencontre. Son corps est ramassé sur le chemin et autopsié immédiatement par le Docteur V : «un coup de feu tiré par un soldat allemand était évidemment la cause des blessures que j’ai constatées sur le cadavre ».

 

« Vers 5 heures et demi du matin,  mon mari se trouvait sur le trottoir de la maison que nous habitions rue de la liberté 13, il causait avec Mme Dasmond (tuée), Monsieur Dasmond fils (décédé de ses blessures) et Marie Bourguignon, servante de Mme Thiriard (Marie Bourguignon fut blessée et amputée d’une jambe).

Tout à coup, un des premiers obus que l’ennemi tirait sur la ville vint atteindre la maison se trouvant en face du n°13, fit explosion et des éclats frappèrent le bas des façades des maisons côté impair, atteignant le groupe de quatre personnes et moi-même (E lisabeth C.) qui me trouvait à la fenêtre du premier étage, j’eu le bras gauche cassé (…) mon mari vint s’abattre dans le corridor de la maison ».

— Elisabeth C.

 

 

LIEGE, 1914 : BLESSE SUR LE TROTTOIR DE SA MAISON. Louis L est né le 11 avril 1895 à Rocourt et est l'époux d'Elisabeth C. Ils sont domiciliés à Liège et n’ont pas d’enfant. Le 6 août 1914, lors du bombardement de Liège, Louis est touché par des éclats d’obus. Il est emmené à l’hôpital et meurt le lendemain de ses blessures. Elisabeth a le bras cassé. Elle ne peut pas travailler pendant huit semaines. Elle ne récupérera jamais toutes ses capacités physiques.

 

 

 

 

A LA RECHERCHE DE SON BEAU-FRERE. Lodewijk V. est né le 8 avril 1880 à Emblehem, où il vit avec son épouse Julia H. et leurs trois filles : Maria (née en 1904), Philomena (née en 1907) et Elisabeth (née en 1911). Le 19 août 1914, insconscients du danger, Lodewijk et son ami Alphonse G. partent à vélo vers Aerschot pour retrouver son beau-frère, engagé comme carabinier dans l’armée belge.

Lodewijk et Alphonse ignorent que les Uhlans sont en train de parcourir le pays à l'avant des troupes allemandes, y compris près de chez eux. Lodewijk se croit en sécurité car il possède un laissez-passer. Les deux hommes dépassent les sentinelles belges et traversent même la première ligne de feu. Brusquement, Lodewijk se retrouve nez à nez avec des éclaireurs allemands ! Les Ulhlans, qui ne veulent pas être repérés, tuent Lodewijk sur place, sans la moindre hésitation.

 

 

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